Balcon effondré à Angers. L’expertise accablante pour le constructeur

Les récentes gardes à vue dans le cadre de l’enquête sur la chute du balcon d’un immeuble à Angers (Maine-et-Loire) se sont appuyées sur le rapport des experts nationaux. Il pointe d’évidents problèmes de réalisation de la construction. L’accident avait coûté la vie de quatre jeunes, la nuit du 15 au 16 octobre 2016.

Un rapport d’expertise très attendu

On s’en doutait : plus d’un an après la chute d’un balcon de la résidence Le Surcouf, rue Maillé à Angers, survenue dans la nuit du 15 au 16 octobre 2016, provoquant la mort de quatre jeunes et en blessant quatorze autres, le débat va devenir technique.

Pour établir les degrés de responsabilité, les fautes par « maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement » comme le stipule la loi, les deux juges d’instruction Géraldine Rigollot et Morgan Martin voulaient s’appuyer sur une analyse méthodique. Elles ont fait appel à deux pointures nationales de l’expertise de la construction : Pierre Lemaire et Gérard Caussé-Giovancarli. Dont le rapport, daté de début décembre, est arrivé mardi au tribunal de grande instance.

« Très, très gros problèmes de procédés constructifs »

Sur une trentaine de pages, les experts n’hésitent pas. « Le rapport est limpide sur les responsabilités. Il n’y a aucun doute sur les très, très gros problèmes de procédés constructifs, considérables », constate une source. « C’est malheureusement assez simple : il n’y a pas eu de respect des règles de l’art », s’avance une autre.

en-images-balcon-effondre-angers-le-fil-de-la-journee

Le maçon en première ligne

Avec trois représentants en garde à vue mardi et mercredi, son ancien patron Patrick Bonnel, un chef d’équipe et un conducteur de chantier, l’entreprise Bonnel se retrouve au centre des questions. Elle doit expliquer pourquoi le ferraillage des balcons a été positionné trop bas et orienté dans un sens descendant. Le béton n’aurait pas été assez « vibré » : insuffisamment tassé, il a piégé des bulles d’air. Autre souci : la jointure entre les balcons et les dalles des planchers. Elle ne serait pas de bonne qualité. « L’eau s’infiltre, les aciers sont corrodés. »

en-images-balcon-effondre-angers-le-fil-de-la-journee_8

Architecte et bureau de contrôle visés

L’atelier Rolland et l’Apave devront également rendre des comptes. Prévus initialement en blocs préfabriqués, les balcons du Surcouf ont finalement été coulés à cause de retards de commande. Mais l’ingénieur conseil sollicité pour l’opération initiale n’a pas été rappelé au moment du changement. Résultat : il n’existerait aucun plan d’exécution pour les balcons en béton coulé. Un point que l’architecte et le bureau de contrôle auraient dû vérifier, selon les experts.

Quid de l’entretien ?

Dernier point : le rapport ferait l’impasse sur la question de l’entretien des balcons, confié à l’agence Pigé au titre du syndic de copropriété. « Leur grosse faute pourrait être de ne pas avoir interdit l’accès », remarque un familier du dossier. À condition d’avoir eu connaissance de l’état des constructions. Qui semblaient devenues irréparables.

Source OUEST FRANCE

Une réflexion sur “Balcon effondré à Angers. L’expertise accablante pour le constructeur

  1. Pingback: BALCON EFFONDRÉ À ANGERS. -

Laisser moi un commentaire